Une controverse a éclaté après les propos tenus par David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, sur la guerre en cours dans la bande de Gaza. Lors d’une intervention au Parlement britannique, Lammy a affirmé que la situation à Gaza ne pouvait être qualifiée de « génocide », en arguant que « des millions de personnes n’ont pas été tuées ». Cette déclaration a suscité une vive réaction de la part de plus de 300 personnalités arabes de premier plan, qui ont signé une lettre ouverte pour exprimer leur indignation et demander des excuses publiques du ministre.
Critiques des propos de David Lammy
La lettre, initiée par l’Assemblée arabe en Grande-Bretagne, critique les propos de Lammy pour avoir « minimisé » et « dissimulé » les violences en cours contre les civils palestiniens à Gaza. Les signataires y expriment leur « profonde condamnation » et affirment que ces déclarations ne respectent pas les normes internationales. Selon eux, les attaques systématiques contre des civils et le blocage de l’aide humanitaire correspondent aux critères d’un acte de génocide, indépendamment du nombre exact de victimes.
En réponse à une question posée par Nick Timothy, député conservateur, sur l’absence de génocide au Moyen-Orient, Lammy a expliqué que le terme devait être défini par les tribunaux internationaux, en le réservant à des crises ayant causé des millions de morts, comme au Rwanda ou pendant l’Holocauste. Cependant, cette interprétation va à l’encontre de la position officielle du Royaume-Uni, qui reconnaît des génocides comme ceux de Srebrenica et contre les Yazidis en Irak, malgré des bilans humains moins élevés.
Appel aux excuses et soutien au droit international
Les personnalités signataires demandent à David Lammy de retirer ses propos et de reconnaître la « véritable tragédie » vécue par les Palestiniens. Parmi eux se trouvent des figures influentes comme Sabah al-Mukhtar, président de l’Association des avocats arabes de Grande-Bretagne, Adnan Hmidan, directeur d’Al-Arab au Royaume-Uni, et Anas Al-Tikriti, président de la Fondation Cordoba. Ils appellent le gouvernement britannique et la communauté internationale à prendre des mesures pour assurer la justice et la protection des droits des Palestiniens.
Réactions des députés britanniques
Le Parti national écossais (SNP) a également réagi à cette déclaration. Chris Law, député du SNP, a qualifié les propos de Lammy de « diminution outrageante de la gravité du crime de génocide », et a critiqué ce qu’il considère comme un « mépris flagrant pour les droits et la vie des Palestiniens ».
Contexte du conflit
La guerre en cours a éclaté le 7 octobre 2023, après une attaque de grande ampleur menée par le Hamas contre Israël, en réponse à ce que les Palestiniens perçoivent comme des décennies d’oppression et de violences. Les combats, qualifiés de « guerre génocidaire » par les signataires de la lettre, ont entraîné de lourdes pertes humaines. À ce jour, au moins 43 259 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, auraient perdu la vie, et plus de 101 827 autres ont été blessés, tandis que des milliers restent portés disparus sous les décombres.
Conclusion
La lettre ouverte témoigne de la tension internationale autour des termes employés pour qualifier la situation à Gaza, et souligne l’importance de l’approche internationale pour garantir le respect des droits de l’homme. Les signataires demandent des actions décisives et un engagement fort en faveur de la justice pour le peuple palestinien.